Hernie discale Cervicale

Hernie discale cervicale : Qu'est ce que c'est ?

La colonne vertébrale est faite d’un empilement de vertèbre. Entre les vertèbres se trouve le disque intervertébral. On peut le comparer à un « pneu » de voiture qui sert à amortir les contraintes mécaniques. Il est composé de deux parties : un noyau central, le nucleus et un anneau périphérique, l’annulus. 


Lorsque les contraintes mécaniques sont intenses, l’annulus se déchire, ce qui permet au noyau de s’échapper. Cela forme alors la hernie discale. Ce phénomène peut se produire suite à un traumatisme violent mais aussi après un effort minime. 

En effet, le disque peut déjà être le siège d’une discopathie, c’est-à-dire que le « pneu de voiture » est déjà dégonflé, ce qui favorise la survenue d’une hernie discale.

Il existe plusieurs façon de caractériser une hernie :

Elle peut être exclue, c’est-à-dire que la hernie est passé au travers du ligament vertébral commun postérieur. Ce ligament est comme un rideau tendu derrière les vertèbres. Il retient normalement la hernie, mais parfois il se perce et la hernie passe à travers ce ligament. On parle alors de hernie exclue. A l’inverse, si la hernie est bien contenue sous la ligament, on parle de hernie sous ligamentaire.

  • Sa position : elle peut être médiane, c’est à dire au milieu; elle peut aussi être postéro-latérale, c’est-à-dire un peu plus latéralisée d’un coté. Ce dernier cas est le plus fréquent. Enfin il existe des hernies foraminales, voir extra foraminales. Le foramen est la petite zone par lequel sort le nerf sur le coté d’une vertèbre. Les hernies extra foraminales sont très rares.
  • Le niveau : on localise la hernie entre deux vertèbres. par exemple, on parle de hernie discale C5C6, cela signifie que le hernie se situe entre la 5ième vertèbre cervicale et la 6ième vertèbre cervicale.
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Il arrive aussi que l’on parle de protrusion discale plutôt que de hernie discale. On utilise ce terme quand il s’agit d’un débordement de tout le disque, c’est un peu comme si vous marchiez sur une bouée dégonflée et que celle-ci s’affaisse. La hernie, elle , correspond plutôt à une petite boule localisée.

Une hernie discale cervicale appuie sur un nerf et/ou sur la moelle épinière. Une hernie discale cervicale est donc responsable de douleurs radiculaires, c’est-à-dire de douleurs sur le trajet d’un nerf. Une douleur radiculaire se situe dans l’épaule, le bras, l’avant bras et la main. Chaque nerf a un territoire bien précis dans le corps. Cette douleur est appelée névralgie cervico brachiale. Le but de la consultation avec le chirurgien est déjà de déterminer une concordance entre l’examen clinique du patient (localisation de la douleur) et l’imagerie qui montre la hernie. En effet, il se peut que la hernie soit asymptomatique : ce n’est pas parce qu’il y a une hernie retrouvée à l’imagerie que celle-ci est forcément symptomatique.

Une hernie discale cervicale peut aussi comprimer la moelle épinière. Les symptômes de compression médullaire sont variés et constituent un signe de gravité. La compression de la moelle épinière constitue une pathologie à part entière, appelée myélopathie. Vous pouvez vous référer à l’article correspondant.

L’examen clinique du patient a aussi pour objectif de déterminer les critères de gravité ou d’urgence pouvant conduire à une chirurgie rapide.

Enfin, contrairement aux idées reçues, une hernie discale ne donne pas juste mal au cou. Ce qui donne mal au cou , c’est plutôt les pathologies souvent associées, à savoir l’arthrose ou la discopathie. Les cervicalgies, douleurs du cou, sont souvent associées.

Lorsque le diagnostic de hernie discal cervicale est posé grâce à l’examen clinique du patient, qui retrouve une névralgie cervico-brachiale; il est nécessaire de réaliser une imagerie si la douleur ne cède pas avec un traitement médical bien conduit. L’imagerie la plus précise est l’IRM. Celle-ci n’est pas toujours évidente à obtenir, et dans ce cas, un scanner peut tout de même aider au diagnostic.

Quel traitement pour la hernie discale cervicale ?

En l’absence de critères d’urgences (paralysie du membre supérieur, signes de myélopathie, douleur insoutenable), le premier traitement est médical. Il consiste à prescrire des traitements contre la douleur associés si besoin à une infiltration. En effet, une hernie discale peut disparaitre toute seule dans quelques cas.

 

La chirurgie est recommandée en cas d’échec du traitement médical bien conduit, après 6 semaines d’évolution. Si la douleur n’est pas soulagée ou insuffisamment soulagée par les médicaments, il est nécessaire de rencontrer un chirurgien pour évaluer la situation. Pour ce rendez-vous, il faut avoir bénéficié d’une imagerie de votre dos: IRM au mieux, scanner à défaut. Le chirurgien cherchera d’abord une concordance entre vos douleurs et l’imagerie, ensuite il évaluera la gêne fonctionnelle et le traitement déjà reçu. Il vous proposera la chirurgie si celle-ci est nécessaire. La chirurgie n’est jamais obligatoire, il faut toujours raisonner selon une balance bénéfices/risques.

La chirurgie trouve aussi sa place en cas de critères d'urgence:

  • paralysie du membre supérieur de moins de 48h
  • signe de compression médullaire
  • douleur insoutenable nécessitant de la morphine à fortes doses

La chirurgie de la hernie discale cervicale consiste à réaliser une arthrodèse cervicale. Arthrodèse veut dire fusionner une articulation. L’arthrodèse cervicale signifie fusionner deux vertèbres cervicales. Cette chirurgie consiste à enlever entièrement le disque intervertèbral et la hernie et à mettre une petite cale entre les vertèbres. Cette petite cale remplace le disque intervertébral et permet la fusion des deux corps vertébraux. Elle est remplie d’os synthétique. On peut associer selon le cas une ostéosynthèse complémentaire, c’est à dire une fixation complémentaire avec une plaque. Cette chirurgie est réalisée en passant par l’avant du coup, avec une petite incision verticale ou horizontale.


Quels sont les risques de la chirurgie?

  • Lors de la consultation avec votre chirurgien, ce dernier va vous expliquer les objectifs de la chirurgie, c’est-à-dire ce que vous pouvez attendre de la chirurgie et ce que celle-ci peut vous apporter. Il va aussi vous expliquer les risques de la chirurgie. Un geste chirurgical n’est jamais anodin, même lorsque toutes les précautions sont prises et que la technique est parfaitement maitrisée. Il est impossible de faire la liste de tous les risques possibles, ni de donner les pourcentages exactes de chacun.

  • Il faut savoir que votre chirurgie peut toujours être annulée au dernier moment et reportée si les conditions de sécurités de prises en charges ne sont pas optimales : oubli d’amener vos examens, plaie à coté du site opératoire, infection récente, problème de matériel …

    Vous pouvez retrouver une liste non exhaustive des risques sur le site de la société française de chirurgie du rachis SFCR: https://www.sfcr.fr/uploads/media/default/0001/04/fiche-hd-cervicale-orthorisq-20201123105240.pdf

Voici quelques uns de ces risques :

Dès qu’un geste chirurgical est envisagé, il existe un risque d’infection plus ou moins profonde. Lors de votre intervention, tout est mise en oeuvre pour diminuer ce risque : équipement stérile, lavage chirurgical des mains … La technique d’arthrodèse mini invasive du rachis permet de réduire ce risque infection, car il s’agit d’une petite incision et d’une chirurgie courte.

La chirurgie consiste à libérer un nerf, le risque neurologique existe donc. Il peut s’agir d’une simple parésie, c’est-à-dire d’une faiblesse du membre supérieur mais aussi d’une vraie paralysie du membre. Une atteinte de la moelle épinière est heureusement rarissime mais peut entrainer une paralysie des qu’âtres membres, appelée tétraplégie

L’erreur de niveau est toujours possible. Ce risque est diminué par les repérages fait avant et pendant votre intervention. Il est indispensable que vous ameniez vos examens pour la chirurgie, l’intervention peut être annulée si vous n’avez pas vos examens car dans ce cas le risque d’erreur de niveau est élevé.

Il peut exister une brèche durable : c’est une fuite de LCR (liquide céphalorachidien). 

En effet les nerfs sont contenus dans un sac rempli de liquide, le LCR. Ce sac peut être percé par la hernie ou lors du geste. Si cela arrive, pas de panique votre chirurgien sait réparer le sac. Si la fuite de liquide est massive, elle peut générer des maux de tête au réveil. Cela disparaît en quelques jours.

Un hématome peut se former peu de temps après la chirurgie et comprimer les voies respiratoires. C’est pour cela que vous êtes surveillés de façon rapprochée au début et que vous êtes informés de la possibilité d’une nouvelle chirurgie en urgence si besoin.

Des douleurs et difficultés pour avaler peuvent survenir les premières jours, un peu comme lorsqu’on a une angine. Cela s’appelle une dysphagie est est transitoire dans la majorité des cas.

Il peut survenir une modification de la tonalité de la voie, appelée dysphonie, transitoire dans la majorité des cas.

Des lésions plus grave mais heureusement très rares peuvent également survenir: lésions de gros vaisseaux, atteinte de la trachée ou de l’oesophage.

La chirurgie n’empêche pas le risque de récidive qui est toujours possible.

Il existe de nombreux autres risques liés à la chirurgie mais aussi à l’anesthésie. je vous invite à consulter le site de la SFCR 

Quelles sont les suites de la chirurgie?

  • La chirurgie d’arthrodèse cervicale pour hernie discale cervicale est une chirurgie peu douloureuse, dont les suites opératoires sont simples et rapides.

    Vous pouvez vous levez dès votre retour en chambre. Le soulagement de la douleur de névralgie cervico brachial est rapide. Le plus souvent, aucune immobilisation n’est nécessaire, dans certains cas vous porter un collier mousse.

    La conduite automobile est souvent déconseillée les 3 premières semaines. Vous sortez dès le lendemain de votre intervention.

    Si vous souhaitez en savoir plus vous pouvez lire notre article : Quels sont les symptômes d’une hernie discale cervicale ?

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